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La Maison du Petit Poitou à Chaillé- les- Marais, installée au coeur du Marais Desséché, belle propriété de campagne c'était l' ancienne Maison du Maître de digue.      


 

 

En arrivant à l'entrée de la Maison du Petit-Poitou.

Chaillé- les- Marais se situe sur un îlot calcaire qui, il y a deux mille ans était entouré par la mer. Les dépôts sédimentaires avaient commencé à faire reculer l' océan, mais faute de pente, l' eau douce venant des fleuves s' étala et créa ce milieu marécageux, propice à la chasse et à la pêche qui permit à nos ancêtres humains de s'y installer et s'y nourrir.

Au moyen-âge, les hommes décidèrent de rendre la région plus salubre, et gagner des terres sur le milieu lacustre; ils entreprirent à partir des XIIème et XIIIème siècles les premiers grands travaux d' assèchement, et c' est cette histoire du Marais qui nous est relatée au sein de cette Maison du Parc, ci-contre.

 

Le Marais Desséché d' une superficie de 46.800 ha, est entouré de digues et levées de terre: afin d’éviter d' une part la remontée des eaux salées océaniques surtout lors des grandes marées, et d' autre part les crues du bassin versant hivernales, causées par l' écoulement des rivières.
Ces marais qui ont été asséchés à partir du 17ème siècle, ont servi essentiellement à l' élevage sur prairies naturelles dans la seconde moitié du XIXème; puis depuis 1980, c' est la culture céréalière intensive qui a pris le relais.

Le Marais Intermédiaire d' une superficie de 18.700 ha, est constitué de terres plus pauvres et moins bien drainées: elles sont destinées essentiellement à l' élevage.

Le Marais Mouillé d' une superficie de 32.200 ha, est constitué de vallées fluides: on y retrouve de l' élevage, de la polyculture dont celle de la célèbre mojette, des activités comme celle de l' exploitation du bois au travers de peupleraies plantées en parcelles, et bien sûr le tourisme. Zone tampon protégeant la prairie et les champs des Marais Desséchés, le Marais Mouillé doit rester inondable sans excès... en hiver, pour se constituer réservoir d' eau en été.


L’âne est un animal assez répandu dans les prairies du Marais, mais ici ce sont deux véritables ânesses du Poitou : race patrimoine de la région et qui a bien failli disparaître…Paissant tranquillement dans leur enclos à l’entrée de la maison, l’une est parée de cette grande toison si caractéristique à l' espèce.

A l' heure actuelle, cette race fait partie d' un véritable programme de réhabilitation (voir asinerie), mais les spécimens n' en sont pas encore très nombreux, et on est loin de les croiser partout !

Animations et fêtes en été.

L' habitation

Après avoir caressé les ânesses, entrons visiter la Maison du Maître de digue et de sa famille.

La visite débute par la pièce commune de l' habitation: là, un diaporama d' une vingtaine de minutes, projeté d' une façon très originale sur les différentes parties des murs blancs de la salle, nous fait découvrir la vie et les responsabilités importantes de ce personnage : élu pour quelques années dans ses fonctions à partir de la Saint-Michel, il se devait de surveiller le réseau hydraulique du Marais, assurant gestion des bondes, écluses et portes à flot, afin de maintenir dans les terres, un juste niveau d' eau en période de crue comme en période de sécheresse.
En contre-partie de son travail, le Maître de digue avait la jouissance de la maison, plus à peu près 12 ha de terres, 2 juments et 7 à 8 vaches pour nourrir sa famille.

Difficile de se rendre compte sur une simple photo, mais la cheminée ici est très imposante: à hauteur d' homme; véritable axe central de la pièce: chauffage, cuisine… elle est présentée avec tous les accessoires utilisés à l’époque et renferme une toute petite niche arrondie visible en haut à gauche de l’âtre qui servait à entreposer le sel et le garder au sec.

Sur le sol, sous la marmite, nous voyons deux "galettes de bouses" dont le mode de fabrication nous est commenté : c' était le moyen économique de chauffage rural dans le temps, car les habitants ne pouvaient pas toujours se procurer le bois nécessaire.

Tout à côté, une très jolie comtoise, et bien sûr au centre de la pièce : grande table et chaises, qui servaient aussi aux réunions du Maître de digue.

 

A l’opposé de la cheminée : se trouve placé le lit traditionnel, ici tout de blanc paré avec ses beaux rideaux: pour garder la chaleur, mais surtout protéger l’ intimité du couple : une chambre séparée étant rare à l’époque…

A côté du lit : le chevet, et à son pied "le moine" avec le petit récipient central destiné à entreposer des braises et permettre de réchauffer la literie.

La seconde salle se concentre sur la culture et les traditions des familles maraîchines du début du XXème siècle.
Tous les stades de la vie y sont représentés:

stade de l' enfance avec de nombreux jouets anciens et ce curieux promenou à glissière pour les premiers pas de bébé,
stade et histoire de la vie militaire avec costume d' époque, puis stade de la vie de famille avec plusieurs objets usuels quotidiens dont une belle vitrine contenant différentes coiffes régionales.

La dernière salle, est consacrée à tout ce qui touche à l' environnement extérieur:

- d' une part une collection de photographies et d' objets divers illustrant les thèmes de la flore et la faune des prairies humides, et en particulier un espace consacré à l' histoire de l' anguille,
- et bien évidemment toute l’histoire de l' assèchement du Marais : avec de nombreux panneaux illustrés et textes expliquant tous les travaux de drainage entrepris depuis le Moyen-âge grâce au concours des moines, jusqu'au nos jours,
plus une grande carte géologique représentant la coupe du Marais pour en comprendre sa configuration.

Une autre imposante carte des canaux du Marais est également dressée, résumant topographie et trajectoires de nombreux canaux: leur tracé est doublé d' un éclairage commandé manuellement afin d' en matérialiser le parcours à la demande de l' utilisateur et ce, en fonction du nom recherché : aide bien utile au repérage, tant ils sont nombreux !



En dernier lieu, une maquette des écluses-portes à flot nous est présentée, et résume la technique de cette ingénieuse idée qui fut mise en pratique dans le Marais : permettre d' un côté l' écoulement de l' eau douce vers la mer , et de l' autre empêcher la remontée des eaux salines de l' océan dans tout le réseau hydraulique maraîchin.

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