Le Roi Henri IV, secondé par son surintendant des finances Sully, fit appel à un ingénieur hollandais: Humphrey Bradley afin d' entreprendre les premiers travaux d' assèchement des Marais du royaume de France.
Bradley et ses associés flamants constituèrent une société qui acquerrait la moitié des marais desséchés en échange des capitaux qu' il fallait y investir.

Bradley décéda avant que des travaux ne furent entrepris dans le Marais Poitevin,
et c' est en 1641 Pierre Siette, ingénieur géographe du Roi Louis XIII qui obtint la continuation des privilèges et se vit confier la réalisation des ouvrages.

Nombres de canaux importants virent le jour avec en premier lieu le creusement de la ceinture des Hollandais reprenant en partie un ancien tracé et qui permit de détourner les eaux pluvieuses en provenance des plaines, puis d' autres tels que le canal de Vienne, celui du Clain se déversant directement dans la Sèvre.
Des kilomètres de digues sont élevées pour isoler les nouvelles terres qui sont également drainées par tout un réseau de canaux intérieurs.

Nombreuses vues de la Sèvre et des canaux dans la GALERIE-PHOTO du Marais.

Les aménagements continuent dans la seconde moitié du XVIIème siècle avec le creusement du canal de la Banche sous la Sèvre qui se dirige vers l' Anse du Brault,
puis parallèlement et au-dessus de la Sèvre de Maillé vers l' Anse du Brault le grand canal de Vix, en 1662, qui nécessita la construction de ponts aqueducs dont un à Maillé pour éviter de mélanger ses eaux avec celles de l' Autise, et un autre: le Gouffre de l' Ile d' Elle à cause de la Vendée.

En moins d' un siècle et demi, la physionomie du Marais a beaucoup évolué, la superficie des nouvelles terres desséchées conquises avoisinant les 50.000ha,
ce aussi, grâce l' allongement de la flèche sableuse de la Baie de l' Aiguillon qui fermant la Baie, permit grâce à des endiguements successifs, de gagner de nouvelles prises de terre sur la mer.

Au fur et à mesure que les digues protégeaient les terres desséchées, il s' en suivit paradoxalement des inondations de plus en plus importantes du Marais Mouillé: pour aménager ces terres,

La population fit preuve de beaucoup de courage et d' ingéniosité, et décida de creuser nombre de fossés pour drainer le terrain mais surtout utiliser le matériau de creusement obtenu pour rehausser des parcelles qui seront alors bordées d' arbres: en majorité des frênes gourmands en eau, et dont les racines retiendront les berges.

Ces nouvelles parcelles seront alors aménagées soit pour l' exploitation du bois, soit pour la culture du chanvre, lin ou des légumes, soit laissées en herbage naturel pour le bétail.

Faisant suite à la période de la Révolution, qui vit les grandes propriétés ecclésiastiques vendues en tant que biens nationaux à des bourgeois fortunés, l' on se préoccupa du mauvais état de la Sèvre Niortaise qui commençait à s' envaser.

En 1808, Napoléon Ier émit un décret visant à donner priorité à la navigation sur la Sèvre, et des travaux pour élargir le cours d' eau commencèrent,
qui seront surtout très actifs après 1833 avec réalisation de nombreux ouvrages: creusement du fossé du Loup délimitant l' île de la Chatte, canal du Nouveau-Béjou de Damvix à Bazouin, rigole de la Garette, canal du Sablon: délimitant l' île de Charouin, canal de Pomère rejoignant l' Ile d'Elle, et canalisation de l' Autise et du Mignon: ce dernier facilitant la navigation vers Mauzé.

Parallèlement à ces aménagements sur les cours d' eau, l' on assistera à partir de 1850 à l' extraordinaire développement du réseau routier avec création de ponts sur la Sèvre, puis à l' apparition du chemin de fer, deux moyens de communication à gros moyens de transport...

Ces nouvelles possibilités porteront un coup fatal aux échanges commerciaux effectués par la batellerie, et à la navigation desservant les ports relativement éloignés comme Niort, Fontenay et Luçon.