La Baie de l' Aiguillon est ce qu' il nous reste de l' ancien golfe des Pictons, à l' issue de tous les processus de comblement sédimentaire et d' assèchement du marais, au cours des siècles. Ce paysage est très typique: dunes, pré-salés et immenses étendues de vasières peuplées d' oiseaux, qui en font un lieu écologique exceptionnel.

La Maison de la Myticulture retrace l' histoire de la Baie, de son occupation humaine, et de toutes les techniques et objets concernant l' élevage des moules: le mélange des eaux douces et salées particulièrement riches en micro-organismes et phytoplancton, constituant un milieu idéal pour la reproduction de ce coquillage. Après 1850, cette culture s' étend dans toute la Baie.

En débutant la visite de la Maison, nous sommes conviés à regarder un film afin de nous initier à la technique d' élevage du bouchot, avant de visiter la salle où des panneaux explicatifs reprennent et complètent notre information.

L' élevage du bouchot a ceci de bien particulier, que les hauts pieux de chêne sont fixés dans la zone de balancement des marées, et sont découverts à marée basse, ce qui confère à la moule un goût plus subtil que le même coquillage élevé en pleine mer sur des filins.

Pour résumer à l' extrême, des cordes de captage sont tendues horizontalement ou verticalement au début du printemps entre les pieux, afin que les larves des moules puissent s' y fixer. Une fois que les jeunes moules sont accrochées et un peu développées, l' on détache ces cordes pour les enrouler en spirale autour des pieux eux-mêmes: image ci-contre, et laisser les moules grandir. Un an plus tard, voire davantage, en été, la récolte peut se faire.

Une maquette de la Baie de l' Aiguillon, avec cycles des marées, nous permet de visionner la région comme vue d’avion;
différents boxes sont aménagés afin de présenter d' autres aspects de la vie du littoral avec ses activités complémentaires: la chasse, mais bien sûr la pêche, avec un intérieur reconstitué où une femme en tenue d’époque répare des filets.

Deux acons tels celui ci-contre, sont présentés : c’était la première embarcation à fond plat en bois, à l' origine une sorte de traîneau que l' on tirait sur la vase, utilisée par les boucholeurs pour rallier leurs pieux plantés en mer, puis revenir au port grâce à l’usage de la petite voile.

En promenade au bord de la Baie l’on regarde l' énorme quantité de pieux plantés au large des villes d' Esnandes, Marsilly, la Faute-sur-Mer, l' Aiguillon- sur- Mer et Charron (cliché ci dessous), qui en sont les principaux lieux de production.

A la fin du XIXème siècle, les bateaux venant de l' Atlantique, en vue de pénétrer dans le canal de Marans, étaient gênés par un rocher; en taillant dans cette masse afin de libérer un passage, l' idée germa chez les habitants de Charron, d' utiliser les pierres obtenues pour construire une route dans la vase et des quais, afin de créer leur nouveau port et amarrer leurs embarcations : d' où le nom « port du pavé », qui baptise celui de Charron.

L’un des principaux soucis des boucholeurs à l' heure actuelle est l' envasement de la Baie, les obligeant à planter leurs pieux de plus en plus au large.

Vers la fin du XIXème siècle, La Baie produisait de 30 à 40.000 hectolitres de moules par an.Vers 1940, ce sont à peu près 70.000 hectolitres par an, avec 300km de lignes de bouchot.

Maintenant, ce sont un million de pieux plantés et 500 km de bouchots, qui produisent de 12 à 15.000 tonnes de moules par an, représentant à peu près 40% de la production française.

Des projets de déménagement sont en cours d’élaboration, visant sans doute à rapprocher la Maison de la Myticulture du centre bourg et de la seconde curiosité touristique d’Esnandes : l’église fortifiée Saint-Martin.