La Maison de la Haute-Sèvre  à Saint-Héray, est située dans un village pittoresque et un paysage composé de vallées émaillées de forêts.      

Saint-Héray est un bourg médiéval s' étirant sur 2.5 km de Sèvre Niortaise, rivière qui prend sa source non loin de là et se dirige vers Saint-Maixant l' Ecole, dessert le cœur du Marais Poitevin avant d’arriver à Marans, puis se jette dans la Baie de l’Aiguillon.

Depuis toujours, la vie du bourg est rythmée par ce cours d' eau et durant les siècles passés, l' on y comptait de très nombreux moulins; au XIXème siècle: 14 étaient encore dénombrés dans la commune de Saint-Héray, et la farine produite de qualité très réputée.

Celui qui abrite l’écomusée date du XVème siècle et s’appelle également " le Moulin du Pont l' Abbé" : dénomination due au fait que l' abbé Grimaldi, jadis responsable du prieuré de Saint-Héray, fit construire un pont enjambant la Sèvre permettant ainsi de gagner la porte du moulin sans passer à gué.
A l’extérieur de la Maison, le long de la rivière, est aménagé un parc botanique à visiter : comptant une centaine d’espèces d’arbres.

A l' extérieur du mur de la première pièce du moulin en bas, il est possible d’admirer en premier lieu, l' imposante roue à aubes où une petite plate-forme nous permet de la regarder de face et la voir tourner;

entraînée par le courant de la rivière, et par le biais un système d' engrenages très sophistiqué: c’est elle qui génère la force motrice nécessaire à l’entraînement de toutes les machines du meunier.

Voici l' arrivée directe de l' axe de la roue à aubes sur le premier jeu d' engrenages et l' on peut noter tout comme à la Maison de la Meunerie qu ' une roue dentée de bois, s' encastre toujours dans une roue dentée en fer, afin d' assurer une meilleure adaptation et lubrification naturelles.

Le système mécanique est ici très complexe, le moulin comptant de nombreuses machines; un régulateur à boules permet d’harmoniser la marche de l’ensemble en évitant de trop fortes variations et assurer une vitesse de rotation la plus constante possible.

Un système audiovisuel doublé d’un grand panneau explicatif avec croquis, nous permet de découvrir tous les engins composant le moulin et d’en comprendre la complexité technique: y sont décrites les différentes étapes de la fabrication de la farine: depuis l' arrivée des grains de céréales qui doivent être triés et débarrassés de leurs plus grosses impuretés dans un trieur, avant d' être humidifiés dans un humidificateur pour en parfaire le nettoyage et les préparer ainsi à la mouture, jusqu' aux étapes finales de blutage et mise en sac des produits de minoterie obtenus.

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La mécanisation prenant un essor fantastique dès le début du XXème siècle, les moulins traditionnels disparurent peu à peu, et certaines meuneries firent place aux minoteries.
Le moulin de Pont l' Abbé, le dernier de St Héray s' adaptera à cette mutation et se transformera vers 1920 en minoterie afin d’améliorer son rendement : avec en plus l’adjonction de deux moteurs électriques palliant le manque d' eau en été, et ne conservera qu 'une seule meule de pierre; puis malheureusement il s' arrêtera à son tour de fonctionner en 1959;

A ce jour, parfaitement conservé en l' état, il est devenu propriété de la commune, et grâce à divers financements, abrite entre autres l’écomusée de cette Maison de la Haute-Sèvre.

Aux étages, nous voyons donc la seule meule de pierre qui ait été conservée avant la transformation en minoterie, avec sa maie en bois renfermant meules de pierre gisante et tournante, et le gros cône renversé ou trémie dans lequel les grains de céréales sont déversés ;
un panneau complémentaire explicatif nous rappelle bien utilement l' anatomie d' un grain de blé

mais c’est là que la minoterie se dote de machines différentes: avec le Broyeur et ses cylindres cannelés, dont les cisaillements détachent des fragments d' amande de plus en plus rapprochés de la testa, fragments qui seront alors classées par taille et tamisés,

et le Convertisseur ci-contre presque identique mais muni de cylindres lisses, qui réduisent l' amande en farine par compression.
A l' aide de ce matériel additionnel plus complexe, il devient alors possible de faire passer et repasser la mouture de céréales plusieurs fois dans le broyeur, ce qui explique le nom de « moulin à reprise » et permet surtout :

— d' obtenir des rendements jamais atteints avec la meule traditionnelle: là où l' on produisait 40 kg de farine pour 100 kg de blé, les minoteries pouvaient atteindre grâce à ce procédé, un rendement de 75 kg de farine;
—  et de mieux en séparer les composants finaux.