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Maillezais,
juchée sur un promontoire calcaire d' une presqu' île dominant
le golfe des Pictons, occupait une position stratégique contrôlant
l' Autise et la Sèvre; son histoire et l' édification d'
un des plus puissants monastères poitevins découle de cette
situation géographique particulière. |
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Gros plan du porche d' entrée |
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Assurément, entre le comblement naturel par alluvions du golfe, et les assèchements progressifs de main d' homme au cours des siècles passés, Maillezais ne se trouve plus au bord d' immenses vasières, mais au bord des conches, frênes et peupliers d' un marais structuré.
Voici l' église paroissiale Saint Nicolas, imposant
édifice roman du XIIème, avec son portail principal très
joliment orné de voussures et colonnes sculptées de petits
personnages et animaux; |
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Les débuts de l' histoire de Maillezais sont assez mal connus; toutefois lors de fouilles archéologiques, il a été permis de mettre en évidence, comme pour d' autres sites tels Benon, La Laigne, Nieul, Coulon, des traces d' occupation néolithique affirmant l' implantation ancienne de la présence humaine dans la région. En ce qui concerne l' origine de l' abbaye elle-même: ce serait Emma et son époux le duc d'Aquitaine Guillaume IV dit Fier-à-Bras, résidant fréquemment dans leur château de Maillezais, qui fondèrent une première abbaye consacrée en 989, à l' emplacement d' une chapelle en ruines dévastée par les Normands: environ à deux kilomètres du château, vers l' emplacement de l' actuel village de Saint-Pierre-le-Vieux. Au début du XIème siècle, l' abbé Théodelin, confident et maître à penser du duc Guillaume le Grand, fils de Guillaume IV, obtint de cet homme très pieux qu' il cède à son monastère la totalité de l' île de Maillezais et du château ducal: en échange de quoi, Guillaume souhaita qu' une nouvelle abbaye y soit édifiée en lieu et place. |
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L' abbé Théodelin se mit immédiatement au travail, élevant sa nouvelle abbaye saint-Pierre de Maillezais, d' après un plan architectural sobre et simple: consacrée en 1010 et dont les moines obéiront à la règle de Saint-Benoît.
La notoriété de l' édifice se vit considérablement
renforcée par l' acquisition des reliques de Saint Rigomer et
de Saint Jean Son exemple fut suivi par deux de ses fils: Guillaume et Eudes d' Aquitaine; enseveli aux côtés de son père, le gisant d'Eudes fut retrouvé lors de fouilles et se trouve exposé à ce jour au musée du Donjon de Niort. |
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L' abbé Théodelin géra son monastère pendant près d' un demi-siècle: jusqu 'à sa mort en 1045; cette longévité déterminante lui permit sans cesse d' embellir et d' améliorer ses constructions ce, dès 1025, avec l' adjonction d' un avant-corps.
Il réussit de plus à imposer l' indépendance de
son domaine placé directement sous la tutelle du Pape, tâche
qu' essayèrent toujours de continuer ses successeurs, même
si un temps l' abbé Goderan élu en 1060 émanait
de l' abbaye de Cluny. Les sources concernant l' histoire de l' abbaye se sont raréfiées à partir des années 1060, il a toutefois été décrit l' élévation à deux niveaux de la nef, puis un incendie en 1o82 suivi de reconstructions importantes, et vers le milieu du XIIème siècle, la refonte du cloître dans une époque analogue à celle de l'abbatiat de Gaudin. |
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Magnifique perspective du canal rejoignant la jeune Autise au départ de l' embarcadère. |
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Par contre, vers 1217, à la suite d' importantes donations de terrains à l' Abbaye de Maillezais, ainsi qu' aux quatre autres abbayes alentour: abbaye de l'Absie, de Saint-Maixent, Nieul sur l' Autise et Saint-Michel-en-l'Herm, les moines s' unirent et donnèrent en commun le premier coup de pioche à un formidable élan d' assèchement du marais en construisant le canal des Cinq-Abbés permettant de rendre salubres et cultivables de nouvelles terres: d' où source de richesses et notoriété accrues. |
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