maillezais, arrivée sur les ruines

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La jalousie pointa en regard de l' abbaye de Maillezais; les Seigneurs de Vouvant auraient bien aimé s' en annexer les biens ... ce que décida de faire Geoffroy de Lusignan surnommé Geoffroy la Grand'-Dent, quand en 1225: il se mit en guerre ouverte contre l' abbaye de Maillezais qu' il pilla ainsi que certains de ses prieurés dépendants.

Suite à ce pillage, Geoffroy de Lusignan fut saisi d' un immense repentir qui le conduisit à Rome:
en présence du Pape et de l' abbé de Maillezais, il implora son pardon et la levée de son excommunication en échange de son aide à l' abbaye:
de nouveaux très importants travaux furent alors engagés et permirent entre-autres, la restructuration des trois dernières travées de la nef (voir page suivante)

Devenant abbé en 1306, Geoffroy Pouvreau se vit doté d' un patrimoine important comprenant églises, prieurés, terres vastes et prospères à gérer.

Consécration: en 1317, le pape Jean XXII restructurant l' épiscopat français lors du règne de Philippe V, décida d' élever Maillezais en tant que cité épiscopale, (ainsi que celle de Luçon) l' abbatiale Saint-Pierre devenant cathédrale et Geoffroy premier évêque du lieu.

Continuant à agrandir son domaine, embellir sa cathédrale, c' est en cette première moitié du XIVème siècle que le transept de style gothique fut ajouté à la nef, dont il ne reste plus qu' une partie du croisillon gauche et le clocher à visiter au sommet duquel l' on peut monter.

Il fallut également revoir toutes les autres constructions internes: la résidence de l' abbé pour qu 'elle devienne palais épiscopal, embellir et réaménager le cloître présent,

et bâtir de nouveaux bâtiments conventuels ou hostellerie, s' ordonnant autour d' un second cloître.

Seules les ailes est et sud nous restent à ce jour, le reste ayant disparu.

Le temps s' écoule et arrive l' année 1518 où Geoffroy d' Estissac d' origine périgourdine, devint évêque de Maillezais, cumulant cette fonction avec d' autres fonctions d' abbé et de prieur.

Grand bâtisseur, il entreprit de re modifier et agrandir une ultime fois le choeur de la cathédrale, en même temps qu' il démarra la construction du château de Coulonges sur l'Autise.

De 1524 à 1528, il accueillit Rabelais quittant le couvant des Cordeliers de Fontenay-le-Comte pour en faire son secrétaire et le précepteur de son neveu.
Rabelais quittera ensuite l' ordre monastique de Maillezais, pour commencer des études de droit, puis les abandonner au profit de celles de médecine. Devenu médecin à l'Hôtel-Dieu de Lyon, Rabelais est surtout connu pour ses très célèbres écrits sur les vies et faits et gestes de Pantagruel et Gargentua; ses livres censurés en France, Rabelais se décida à partir quelques années en Italie en tant que médecin particulier du cardinal Jean du Bellay, avant de revenir à Lyon plus tard, et y poursuivre sa carrière d' écrivain.

Fortifications et échauguette

Geoffroy d' Estissac décède en 1542, l' abbaye est au fait de sa gloire.
Malheureusement, les guerres de Religion de profilent à l' horizon, et Pierre de Pontlevoye nouvel évêque doit se résigner à quitter sa cité épiscopale, l' abbaye croulant sous les coups échangés entre catholiques et protestants qui se déchiraient.

Agrippa d' Aubigné en 1589, érudit et poète: auteur des Tragiques dont la première édition fut imprimée à Maillé, ainsi qu' ardent protestant prit place en l' abbaye, élevant des fortifications tout autour et la transformant en place forte protestante pour une durée de trente ans: échauguette ci-contre, témoin de cette période.
Le duc de Rohan succédant à Agrippa en 1619, dut rendre les armes deux années plus tard.

Quand le successeur de Pierre de Pontlevoye: le nouvel évêque Henri d' Escoubleau retrouva son abbaye: elle ne pouvait plus remplir sa fonction monastique,
au point que le Pape Innocent X prit la décision de déplacer le siège épiscopal à La Rochelle rendu effectif en 1666, tandis que Maillezais délaissée sombrait dans l' oubli.